La mission c’est la joie assurée

Depuis quatre ans, Cyril et Daphné Folliot, avec leurs six enfants, sont engagés au Rocher, œuvre de la communauté de l’Emmanuel qui assure une présence de prière, de compassion et de témoignage au cœur des quartiers urbains en difficulté. Cyril partage ici sa joie de vivre et la façon dont il vit, par cet engagement au Rocher, son appel dans la Communauté de l’Emmanuel.

J’ai connu la Communauté de l’Emmanuel en 2009. Avec mon épouse Daphné, nous avons en effet cette année-là intégré une « école des couples », parcours d’une année qui proposait de revisiter les grâces du mariage et aussi d’aborder des questions très concrètes de la vie quotidienne. Mariés depuis dix ans, heureux parents de six enfants, et travaillant tous les deux, nos occupations quotidiennes nous avaient peu à peu éloignés des questions essentielles de la vie. Cette année a été marquée entre autre, par une véritable redécouverte de la vie de prière, personnelle, en couple et en famille. Nous avions aussi été marqués par la simplicité des membres de la Communauté et leur grand sens du service. C’est donc assez naturellement que nous avons décidé de cheminer avec l’Emmanuel l’année suivante.

Nous avons commencé également à prier l’Esprit Saint en couple, en particulier quotidiennement une belle prière de Monseigneur Yves Le Saux, Evêque du Mans, prière qui finit par cette phrase : « Esprit Saint, accorde-nous un nouvel élan de sainteté, une nouvelle audace missionnaire, transforme nos vies, donne-nous la simplicité du cœur, le courage, la joie ; Esprit Saint, apprends-nous l’humilité ; Esprit Saint, apprends-nous à aimer. » C’est aussi à l’occasion d’une première session en famille, l’été suivant, à Paray Le Monial, que j’ai véritablement rencontré Jésus, son Cœur ouvert, son amour pour moi et l’infinie Miséricorde du Père. J’ai aussi compris que la Communauté de l’Emmanuel est au service de l’Eglise et de l’annonce au monde de la Bonne Nouvelle du Christ.

Un appel radical

Cette prière à l’Esprit Saint nous a poussés à nous poser la question de notre mission en tant que chrétiens, et en famille. La prière donc, des rencontres et un discernement de quelques mois ont révélé un appel à vivre plus pauvrement, et à nous mettre au service des plus démunis, nous qui étions un peu le « jeune homme riche » de l’Évangile ; un appel radical à quitter nos sécurités et partir pour une mission dans une cité de banlieue avec l’association Le Rocher.
Finalement, ce n’était qu’un petit « oui » à l’appel de Dieu, au regard de tout ce qu’il a fait de grand pour nous ensuite, à commencer par notre départ en facilitant l’inscription pourtant tardive de nos enfants dans des écoles, en trouvant des solutions aux questions matérielles engendrées par ce grand saut vers l’inconnu. Nous avons donc tout quitté, maison, travail, petites habitudes de vie de province (!) pour partir vivre pendant trois ans dans le quartier nord de la ville de Bondy, en Seine-Saint-Denis. Oui vraiment, je peux en témoigner, rien n’est impossible à Dieu !

« Demandez, vous obtiendrez, cherchez, vous trouverez »

J’ai pris la responsabilité de l’antenne du Rocher de Bondy. Outre quelques capacités de manager et d’éducateur que j’ignorais chez moi (je travaillais auparavant comme inspecteur au Ministère des Finances), j’ai pu vivre avec mon épouse, très concrètement et de façon incarnée, ce que nous sommes appelés à vivre dans la Communauté de l’Emmanuel : l’adoration, la compassion et l’évangélisation. Vivre l’adoration et la prière est le socle de la mission puisque nous prions et louons chaque matin. En commençant la journée, nous nous rappelons que c’est le Seigneur qui nous envoie et nous devance dans la rencontre avec l’autre. La prière était pour moi aussi le moment pour confier toutes les personnes rencontrées, dont certaines vivaient des situations difficiles.

La compassion se vit au quotidien au Rocher, c’est le cœur même de cette mission. Nous sommes appelés à y vivre concrètement les œuvres de miséricorde : accueillir l’étranger, consoler les affligés, pardonner les offenses, prier pour les vivant et les morts… Visiter les prisonniers : moi qui n’avait jamais approché une prison de ma vie, j’ai vécu concrètement la visite de plusieurs jeunes rencontrés dans le quartier qui malheureusement, pour diverses raisons, se retrouvaient derrière les barreaux. Cette démarche d’abord difficile pour moi, me donnait ensuite beaucoup de joie. Sans doute étais-je moi-même certainement prisonnier aussi dans mes idées reçues sur ces jeunes que j’ai appris à aimer. En outre, Dieu a aussi fait preuve de compassion pour moi et de beaucoup de miséricorde à l’égard de mes faiblesses, de mes incapacités. Dieu ne choisit pas ceux qui sont capables, Il rend capables ceux qu’Il choisit !

L’évangélisation, enfin, se vit en décidant d’abord de servir son frère, d’aimer l’autre, de s’intéresser à lui, et de l’accueillir. « Le sentiment de ne pas être aimé est la plus grande des pauvreté », écrivait Mère Térésa. Oui, évangéliser, bien sûr c’est partager sa foi – et avec nos amis musulmans du quartier, c’est chaque jour que les occasions sont données tant ils sont heureux de rencontrer des croyants et d’avoir des échanges spirituels – mais c’est d’abord aimer, et servir son frère.

La joie de la mission

Nous avons continué pendant tout le temps de la mission notre cheminement et la vie communautaire, avec des soirées de prière, des week-ends de rencontre, et des pèlerinages à Paray-le-Monial avec nos frères et sœurs de la cité. Je me suis engagé, avec Daphné, dans la Communauté de l’Emmanuel pendant notre deuxième année de mission.

Nous avons aussi vécu, pendant ces trois années, une vie paroissiale riche de rencontres et je me suis mis au service de l’église de Bondy, notamment dans l’équipe d’animation liturgique. J’ai aussi eu la joie de pouvoir accompagner un homme de 46 ans vers le baptême et dont je suis aujourd’hui le parrain.

Après trois années en cité, nous avons quitté Bondy le cœur transformé par cette expérience en famille, certains que notre appel communautaire devait d’abord s’incarner dans cette mission. Pour nos enfants, pour mon épouse et moi, cela a été aussi l’occasion de goûter à une vie plus humble et plus fraternelle. Nous souhaitons aujourd’hui vivre plus simplement, plus pauvrement, car nous avons compris que cela rend libre.

Depuis notre retour, nous accueillons également dans notre famille, pendant la semaine, un jeune de Bondy qui suit ses études au Mans, dans le même collège que nos enfants. Nous avons gardé des liens très forts avec sa famille, et de nombreuses personnes de la cité. e continue aujourd’hui à travailler pour Le Rocher, dans une nouvelle mission en tant que directeur administratif, avec ce même désir de servir. Ce nouveau poste pourrait sembler être une « promotion ». Je le vis plutôt comme une nouvelle mission encore plus au service de mes frères qui sont sur le terrain, dans les cités. « Lui, Il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue »

Le texte qui m’a accompagné pendant toute cette mission, et m’accompagne encore aujourd’hui, c’est l’appel à l’unité, de saint Paul, dans la lettre aux Ephésiens (chapitre 4) : « Soyez digne de l’appel que vous avez reçu » … « en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec charité, … » C’est ainsi que j’essaie de vivre encore aujourd’hui la mission, et mon appel communautaire, dans cette recherche d’unité de vie qui fait grandir ma foi.

J’invite vraiment chacune et chacun à vivre l’expérience du don et de la mission, et l’engagement pour les autres, avec l’Eglise du Seigneur ; c’est la Joie assurée ! »

LE ROCHER RECRUTE DES COUPLES RESPONSABLES D’ANTENNE
Pour la rentrée 2017, Le Rocher recrute plusieurs couples, avec ou sans enfants, pour une mission de trois ans comme responsables d’antenne.
Pour toute demande d’informations ou candidature, contactez Bérénice Piganeau :
bpiganeau@assolerocher.org
ou 06 22 36 81 47.
Vous pouvez aussi postuler en ligne sur www.assolerocher.org, rubrique REJOINDRE.

Le Rocher Nantes

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